Oceana Canada demande la fermeture permanente des monts sous-marins canadiens à toute activité de pêche de fond, suite à de récentes découvertes

Press Release Date: July 24, 2018

Une récente expédition dans les monts sous-marins au large de la côte de Colombie-Britannique a permis de découvrir d’anciennes forêts de coraux fragiles, et possiblement des espèces totalement nouvelles. C’est pour cette raison qu’Oceana Canada demande l’instauration de mesures de protection permanentes de ces zones névralgiques pour la biodiversité marine.  

L’expédition, où 2500 km ont été parcourus en l’espace de 16 jours, a également découvert six nouveaux monts sous-marins ; de la vie marine, d’une abondance et d’une diversité incroyables, a également été observée. Pêches et Océans Canada, la Nation Haïda, Oceana Canada et Ocean Networks Canada ont joint leurs forces pour cette expédition à bord du navire d’exploration Nautilus appartenant à l’Ocean Exploration Trust.

« Nous savions suffisamment de choses à propos de cette chaîne de montagnes sous-marines avant l’expédition pour en justifier la protection ; à la lueur de nos dernières découvertes, la valeur de conservation est encore plus élevée », explique Dr Robert Rangeley, Directeur des sciences pour Oceana Canada. « Nous devons protéger ces milieux très spéciaux qui offrent à la faune marine un précieux refuge, et qui rehaussent la résilience des écosystèmes pour nos océans devant faire face à une menace croissante. »  

La cartographie et la plus grande compréhension des 13 monts sous-marins, ainsi que la découverte de six nouveaux monts, revêtent une signification particulièrement importante. Ces secteurs nouvellement cartographiés ont révélé qu’il existe un espace beaucoup plus grand pour certaines espèces comme les coraux et les éponges, qui fournissent un habitat structurel important. Ces écosystèmes sont primordiaux dans le maintien de la biodiversité des océans, et contribuent de façon significative à leur santé.   

« Ce que nous avons vu dans l’océan était tout simplement extraordinaire. Le véhicule sous-marin téléguidé nous a permis d’explorer à des milliers de mètres, dans l’océan profond », explique M. Rangeley. « Lorsque nous atteignions un mont sous-marin, nous avions l’impression de pénétrer dans une forêt ; une forêt de coraux rouges et d’éponges siliceuses en forme de vase. Ces secteurs regorgeaient d’autres espèces marines, telles que des anémones et des étoiles à plumes, mais aussi des poulpes, des homards et des sébastes. » 

M. Rangeley ajoute que les images qu’il a vues via la caméra sous-marine ont renouvelé son émerveillement face à la magie de l’océan. « Je me demande maintenant s’il existe plusieurs autres forêts aussi fragiles ailleurs, dans des régions encore inexplorées de l’océan… » se demande M. Rangeley. « Il apparaît évident que le meilleur moyen de gérer ces points névralgiques de la biodiversité marine, est de fermer l’ensemble des sous-marins canadiens aux activités de pêche de fond. » 

L’équipe de l’expédition a aussi trouvé des lignes de pêche abandonnées sur le plancher océanique, qui peuvent faire facilement s’emmêler les animaux marins et détruire les coraux et les éponges fragiles, dont la croissance est lente. Les monts sous-marins sont des lieux de prédilection pour les navires de pêche, car l’on y retrouve une abondance de poissons. Cependant, les engins de pêche qui y sont perdus peuvent endommager l’habitat des décennies durant. Les scientifiques et les conservationnistes soulèvent la gravité de ce problème depuis longtemps. À proximité des eaux canadiennes, les monts sous-marins adjacents à ceux explorés lors de notre expédition ont déjà subi de lourds impacts ; pourtant, la pêche y est encore pratiquée.   

M. Rangeley est convaincu que le grand succès de l’expédition a été rendu possible grâce à l’engagement de chacun des partenaires envers l’objectif commun, soit d’obtenir des informations sur les monts sous-marins afin de soutenir les mesures de protection. « Chaque partenaire dans cette expédition comptait plusieurs experts en eau profonde, et chaque personne a partagé ses connaissances à propos de la vie marine avec le reste de l’équipe, conjointement à d’autres experts sur la terre ferme avec qui nous avons travaillé grâce à des plateformes en ligne. Cet effort de collaboration nous a aidés à identifier de nouvelles espèces et accroître nos connaissances. Les données n’ont pas encore été analysées de façon formelle, mais il apparaît déjà que l’expédition a produit des résultats aussi importants que fascinants. »  

En plus de la contribution importante à la science, les scientifiques et les éducateurs à bord ont eu l’occasion de commenter en direct les magnifiques images et la vie marine qu’on y découvrait au bénéfice des spectateurs en ligne. L’équipage a ainsi mantenu un contact quasi quotidien avec la terre ferme ; ils ont échangé avec des étudiants, avec des jeunes en camp d’été, ainsi qu’avec le public via des événements Facebook en direct, partageant ainsi les merveilles de l’océan avec le monde entier. Les photos et les vidéos capturées dans les monts sous-marins peuvent être vues sur le site Oceana.ca/Seamounts.

Les données recueillies lors des expéditions collaboratives d’Oceana Canada contribuent à déterminer les meilleurs moyens pour protéger les océans au Canada. Les différentes campagnes d’Oceana Canada visent à soutenir la protection d’habitats importants sur le plan écologique pour la santé des océans, le rétablissement d’espèces de poissons épuisées, ainsi que le soutien des communautés côtières qui ont besoin d’écosystèmes marins abondants.  

-30-

Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec Kara-Ann Miel, Directrice des communications pour Oceana Canada au 647-535-6326, ou via kmiel@oceana.ca

Oceana Canada

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Le Canada possède le plus long littoral au monde, avec une superficie océanique de 7,1 millions de kilomètres carrés, soit l’équivalent de 70 % de sa masse terrestre. Oceana Canada croit fermement que nous avons l’obligation envers notre pays, et le monde entier, de nous assurer que nos ressources naturelles sont gérées de façon responsable afin de fournir une source de protéines alimentaires pour une population mondiale en pleine croissance. Oceana Canada travaille en collaboration avec la société civile, les institutions académiques, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur richesse d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous pourrons fortifier nos communautés, profiter de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protéger notre avenir.